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Rencontre avec une étudiante de l'Université

Flavie André, étudiante relai santé

UFR Droit, sciences économiques et gestion

"Les étudiants ont plus tendance à aller vers des étudiants. D’autant plus que nous ne sommes pas des professionnels de santé. Cela peut parfois faire peur d'aller voir un psychologue ou un autre type de médecin. Nous, nous sommes là pour les réorienter."

  • Présentez-vous ! Qui êtes-vous ? Quelles études suivez-vous au sein de l’université de Rouen Normandie ?

Je m’appelle Flavie André et je suis en troisième année de droit sur le campus Pasteur. Depuis maintenant deux ans, je suis étudiante relai santé.

  • Pouvez-vous nous dire en quoi cela consiste ?

Quand on est étudiant relai santé (ERS), on est le lien entre le service de Médecine préventive et les étudiants. La Médecine préventive, c’est un service de santé complètement gratuit pour les étudiants. Il y a des psychologues, des infirmières, des médecins, etc. Il y a plein de personnels de santé qui peuvent aider. Tout au long de l’année, ils organisent des actions de prévention sur des thématiques variées. Par exemple il y a peu, il y a eu la journée de la sécurité routière. Les ERS, nous sommes là pour animer les stands, parler avec les étudiants. Car soyons honnêtes, c’est toujours plus simple d’échanger avec d’autres étudiants.

Nous avons aussi une autre mission qui nous prend beaucoup de notre temps, c’est la boutique santé sociale. C’est une boutique pour les étudiants en précarité. Ils peuvent venir une fois par semestre et nous leur fournissons des produits d’hygiène, des produits de première nécessité, ainsi que des vêtements. Nous pouvons aussi avoir des couettes, mais c’est exceptionnel. Tout cela, évidemment, gratuitement. La boutique se trouve au sous-sol de la Maison de l’Université. Elle est ouverte les mardi, jeudi et vendredi. Nous faisons des permanences de 10h à 17h pour accueillir les rendez-vous. Si cette boutique santé sociale dépend du service de Médecine préventive, elle est vraiment gérée par les ERS. Par exemple, je suis en charge du planning. C’est aussi nous qui faisons les courses.

Nous faisons également des kits festifs. Cette année, nous les donnons aux BDE pour qu’eux les distribuent. Nous les créons pour réduire les risques et permettre aux étudiants de passer une bonne soirée, en sécurité. Dedans, il va y avoir pansements, capote, capote de verre, éthylotest, etc. C’est nous qui les avons assemblés et nous les distribuons gratuitement, sur tous les campus. Nous faisons cela en lien avec l’association La Boussole qui traite tout ce qui est addictologie.

Nous sommes une quinzaine d’étudiants relais santé et nous nous déplaçons sur tous les campus. Au niveau du temps que cela me prend, ça varie, et c’est cela qui est bien. Notre emploi du temps n’est pas du tout fixe. Si je ne veux pas du tout travailler parce que j’ai des examens, je peux le faire. Et si je veux beaucoup travailler, c’est possible aussi. Personnellement, je suis aux alentours de 20 heures par mois.

  • Pourquoi avoir décidé de prendre cet engagement ?

J’avais entendu parler des étudiants relais santé et je trouvais cela super bien. Je suis en droit, sur le campus Pasteur, or ce travail me fait voir autre chose. Car c’est un travail, nous sommes payés pour cela. J’apprécie aussi d’avoir des formations. Nous en avons eu en début d’année pour réussir à monter un projet ou une action nous-mêmes. Nous avons aussi eu des formations en lien avec l’addictologie, sur le fait de réduire les risques. Donc, déjà, cela m’apporte un bagage supplémentaire que mes études ne me fournissent pas. Par ailleurs, j’aime ce côté social. Il faut parler avec les gens, notamment à la boutique, où nous accueillons majoritairement des étudiants étrangers qui sont un peu seuls.

  • Qu’est-ce que cela vous apporte dans votre vie ?

J’ai élargi un peu mes connaissances, notamment par rapport à l’addictologie et le montage de projet. C’est très enrichissant. Savoir monter un projet, cela pourra me servir pour le futur. Si en ce moment, c’est en lien avec la santé, cela peut aussi rejoindre d’autres domaines. Nous voyons plein de monde, nous croisons plein de thématiques. En résumé, j’apprends en permanence de nouvelles choses.

  • D’après vous, pourquoi est-ce important d’avoir des étudiants relais santé dans une université ?

C’est bien parce que les étudiants ont plus tendance à aller vers des étudiants. D’autant plus que nous ne sommes pas des professionnels de santé. Cela peut parfois faire peur d’aller voir un psychologue ou un autre type de médecin. Nous, nous sommes là pour les réorienter. D’ailleurs, nous allons sûrement suivre la formation sentinelle, pour repérer les signes avant-coureurs de suicide. Nous sommes là pour les rassurer et pour ensuite les emmener dans le service dont ils ont besoin afin de trouver de l’aide.

Il faut être conscient que nous touchons quand même du monde, notamment avec la boutique santé sociale. Nous avons beaucoup de rendez-vous. Malheureusement de plus en plus ces derniers temps, en raison de l’inflation. Le nombre d’étudiants qui n’ont rien, c’est vraiment affolant.