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L’URN se mobilise pour la santé mentale de ses étudiants

Chaque année, l’OVEFIP (Observatoire de la vie étudiante, des formations et de l’insertion professionnelle) conçoit et diffuse de nombreuses enquêtes à destination des étudiants. Parmi celles-ci, l’enquête santé des étudiants normands revêt une importance toute particulière car elle met en évidence des informations essentielles sur l’état médical et psychologique des étudiants normands. Ces données sont ensuite utilisées par d’autres services de l’université de Rouen Normandie qui prennent les problèmes de santé rencontrés par les étudiants comme un enjeu majeur et tentent de proposer des solutions. Alors que les résultats de l’enquête santé 2023 sont parus et que l’enquête 2024 est en cours, nous nous arrêtons quelques instants sur le sujet.

L’enquête santé des étudiants normands est primordiale. Pilotée par l’ORS-CREAI Normandie et l’OR2S, elle est réalisée en collaboration avec l’Agence régionale de santé et les trois universités normandes et bénéficie du soutien de la Région Normandie. Le rapport d’étude publié début 2024 rend compte des résultats de l’enquête à laquelle 4 042 étudiants ont répondu de février à avril 2023. La participation des étudiants de l’URN a été particulièrement importante (2 732).

Tendances suicidaires, problèmes de sommeil et fragilité socio-économiques

Les données suivantes concernent les étudiants en licence (1, 2 ou 3) de l’URN ainsi que des universités de Caen et du Havre.  Elles apportent un éclairage sur la situation des étudiants normands, notamment sur les problématiques de santé mentale. À noter que si le nombre d’étudiants rouennais à avoir répondu à cette enquête est important, les chiffres suivants ne concernent pas 100% des étudiants de l’URN.

Les données relatives au risque suicidaire attirent particulièrement l’attention. Au cours de l’année dernière, 3,6% des étudiants déclarent avoir fait une tentative de suicide et 25% disent avoir eu des pensées suicidaires. Si l’on sort de cette période, ce sont 14,3% des étudiants qui déclarent avoir déjà tenté d’attenter à leur vie et 36,7% qui expliquent avoir eu des pensées suicidaires au cours de leur existence. Autre fait marquant sur le sujet, parmi les étudiants qui déclarent avoir eu des pensées suicidaires, 66,6% les relient à leurs études. Ce mal-être se retrouve au niveau des consultations de professionnels de la santé mentale, ainsi 24% des étudiants ont consulté un psychiatre, un psychologue ou un psychothérapeute au cours de l’année écoulée.

Autre chiffre marquant : 17% des étudiants se considèrent en mauvaise santé. Un pourcentage qui augmente chez les étudiants en grande fragilité socio-économique. Par ailleurs, dans l’année, un tiers des répondants déclare avoir renoncé à des soins. 46% déclarent avoir sauté un repas de temps en temps, 22% estiment rencontrer des difficultés financières importantes et 2/5 d’entre eux affirment avoir à charge la majorité de leurs dépenses.

L’un des autres faits majeurs à prendre en compte dans cette enquête est le problème du sommeil des étudiants. Seuls 31,5% d’entre eux estiment avoir un bon ou un très bon sommeil quand 32,1% pensent avoir un mauvais ou un très mauvais sommeil. Les 36,4% restants considèrent leur sommeil comme moyen. D’ailleurs, si près de 30% des étudiants estiment que la qualité de leur sommeil ne les a jamais limités dans leurs activités, 14% considèrent que leurs problèmes de sommeil les ont empêchés plus de 10 fois dans le mois de prendre part à certaines activités.

Pour plus de données, nous vous invitons à consulter la totalité de l’enquête santé 2023.

L’URN se mobilise pour aider les étudiants

La santé mentale des étudiants avait déjà été longuement questionnée l’an passé lors de la précédente enquête santé. Les résultats avaient amené certains services de l’université de Rouen Normandie comme le SSE (Service santé des étudiants) à mettre en place de nombreuses actions. Pour Judith Fisher, médecin généraliste et directrice du SSE de l’URN, « il y a, parmi les points les plus importants à traiter, quatre axes majeurs : un premier qui correspond à la santé mentale et psycho-sociale, l’isolement et la prévention au suicide. Un deuxième qui s’attaque à la fragilité économique. Un troisième autour de la consommation de produits psychoactifs. Et enfin un dernier sur la vie affective et sexuelle ».

Découvrez quelques exemples d’actions mises en place à l’université de Rouen Normandie :

Santé mentale et psycho-sociale, isolement et prévention au suicide

  • sensibilisation sur le suicide pour ouvrir le dialogue (oser en parler)
  • psychologues présents en proximité sur tous les campus (Mont-Saint-Aignan, Santé, Pasteur, Elbeuf, Evreux)
  • mise en place de consultations psychiatriques dans les locaux du SSE d’Évreux (consultations qui existaient déjà à Mont-Saint-Aignan)
  • conventionnement et mise en relation avec le dispositif Santé psy en ville
  • ciné-débat sur les thèmes « insertion ans un groupe » ou « stress et études »
  • financement de deux formations PSSM (Premiers secours en santé mentale)
  • promotion de la Nightline, un service d’écoute nocturne

Fragilité économique

  • ouverture de la boutique sociale et solidaire sur le campus Science et ingénierie de Saint-Etienne-du-Rouvray. Une boutique qui existait déjà sur le campus de Mont-Saint-Aignan
  • développement des relations avec les partenaires de l’ASE (Aide sociale à l’enfance) et de l’Éducation nationale pour préparer l’entrée en supérieur

Consommation de produits psychoactifs

  • formation « soirée responsable » pour les organisateurs de soirées comme les BDE
  • consultation jeune consommateurs de proximité par l’association la Boussole dans les locaux de l’Université (locaux du SSE sur le campus de Mont-Saint-Aignan)
  • conventionnement avec l’association la Passerelle à Elbeuf
  • interventions sur la réduction des risques en soirée par les étudiants relais santé

Vie affective et sexuelle

  • consultation sexologie
  • distribution de contraception sur les campus de Mont-Saint-Aignan et Sciences et ingénierie
  • délivrance de moyens de contraception d’urgence par des infirmières
  • intervention sexologie au sein des résidences CROUS

Comme la santé des étudiants ne cesse d’évoluer, l’OVEFIP se joint à nouveau à l’enquête santé 2024 qui porte sur la précarité des étudiants. Si vous voulez y participer, il est encore temps. Vous avez jusqu’au 20 avril 2024.

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Si vous rencontrez des problèmes, n'hésitez pas à contacter le Service santé des étudiants.

Date de publication : 08/04/24