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Rencontre avec une enseignante-chercheuse de l'Université

Rachel Letellier, directrice de l’IRIB

Maitresse de conférences dans l’Unité INSERM ADEN - Nutrition, Inflammation à l’UFR Santé

"Les observations faites auprès du patient permettent d’orienter l’aspect recherche fondamentale afin de trouver conjointement des modèles expérimentaux en laboratoire qui ont du sens d’un point de vue clinique."

  • Présentez-vous ! Quel est votre parcours ?

Je suis maitresse de conférences dans l’Unité INSERM ADEN – Nutrition, Inflammation (UMR 1073) (axe Nutrition, Inflammation et axe Microbiote-Intestin-Cerveau) à l’UFR Santé de l’université de Rouen Normandie depuis 2015. Depuis quelques jours, je suis également directrice de l’IRIB (Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale). Avant d’en arriver là, j’ai étudié la biologie à l’URN où j’ai découvert le rôle primordial de l’intestin et son importance au niveau de la défense immunitaire. J’ai ensuite décidé de faire une thèse à l’interface entre la nutrition et l’inflammation intestinale sous la direction du Professeur Pierre Déchelotte. Après un post-doc de deux ans à l’Imperial College of London, je suis revenue à l’université de Rouen Normandie. Aujourd’hui, en parallèle de mes activités de recherche, je suis co-responsable du Master Biologie Santé à l’UFR Sciences et Techniques au sein duquel j’enseigne la physiologie. C’est également cette discipline que j’aborde avec les étudiants en sciences infirmières, en médecine, en pharmacie et en sciences pour la Santé à l’UFR Santé dans le cadre de leur formation.

 

  • Quelles sont vos thématiques de recherche ?

Mes recherches se regroupent autour de 2 thématiques principales.

Premièrement, je travaille sur les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et cette maladie impacte la vie de plus de 200 000 personnes en France. Je m’intéresse plus particulièrement à une des complications de ces maladies, appelée la fibrose intestinale pour laquelle il n’existe pas traitement spécifique aujourd’hui. Au sein de l’ équipe, nous cherchons à comprendre comment la fibrose intestinale fonctionne pour identifier de nouvelles  approches médicamenteuses. Ces travaux sont menés au sein de l’Unité INSERM UMR1073 (ADEN) et mobilisent également les équipes soignantes du CHU de Rouen Normandie et plus particulièrement l’équipe du Professeur Guillaume Savoye, hépato-gastro-entérologue. On parle dans ce cas de figure de recherche translationnelle. Avec cette approche, cliniciens et chercheurs travaillent en équipe au service du patient.  Les observations faites auprès du patient permettent d’orienter l’aspect recherche fondamentale afin de trouver conjointement des modèles expérimentaux en laboratoire qui ont du sens d’un point de vue clinique. La proximité géographique entre CHU et UFR Santé est un vrai atout pour réaliser ces échanges entre nos équipes.

La dernière partie de mes recherches porte sur la malnutrition aiguë sévère. Ici encore, c’est un travail collaboratif car nous menons ce travail de recherche avec l’entreprise normande Nutriset qui s’est fixée pour objectif de lutter contre la dénutrition. Cette collaboration s’inscrit dans le cadre d’une convention industrielle de formation par la recherche (Cifre) qui a travers le travail de recherche d’un doctorant au sein du laboratoire et auprès de l’entreprise favorise l’innovation et renforce nos liens avec le monde socio-économique.

 

  • Le 25 novembre 2022, vous organisez le symposium « Impact et Régulation des Stéroïdes en Physiopathologie » à l’UFR Santé. De quoi s’agit-il ?

Ce symposium sera l’occasion pour plusieurs équipes normandes ayant développé des recherches ces dernières années sur les hormones stéroïdes dans les systèmes endocrinien, reproducteur, digestif et cardiovasculaire grâce au soutien de la Région Normandie de présenter leurs résultats. Des intervenants extérieurs présenteront leurs travaux sur le rôle des stéroïdes dans les systèmes rénal et nerveux. Ce symposium fédère plusieurs équipes IRIB (U1239, U1073, U1096) ayant obtenu un financement RIN STEROIDS. Il a pour objectif de faire le bilan des résultats obtenus et de renforcer le partenariat entre nos équipes. Ce symposium sur des thématiques de recherche pluridisciplinaires et transversales sera ouvert aux étudiants, chercheurs, enseignants-chercheurs, professionnels de santé, ingénieurs et personnel technique. Il contribuera au rayonnement de l’IRIB, à la promotion de ses laboratoires et à la valorisation de sa recherche scientifique.

 

  • Si celui-ci s’adresse aux scientifiques, vous avez également à cœur de partager vos travaux de recherche avec le grand public – parlez-nous de ces projets ? Pourquoi ce choix singulier ?

Depuis plusieurs années déjà, j’interviens effectivement avec mon laboratoire à la Fête de la science sur le village du Madrillet. Lors de ce type d’événement, hors les murs, c’est un challenge de devoir vulgariser nos recherches mais toujours une expérience très enrichissante auprès des plus jeunes et de leurs parents. Pour mieux faire comprendre à de futurs citoyens l’importance et les mécanismes de la recherche fondamentale et pour aider ces jeunes à s’orienter en découvrant des métiers scientifiques, j’ai aussi plaisir à les accueillir au sein du laboratoire notamment dans le cadre du projet Declic. Il m’arrive également d’organiser des visites pour les patients du CHU qui se trouve juste en face de nos locaux. Enfin dernièrement, j’ai participé à la construction de l’exposition “Odyssée Santé, du microbiote à la Normandie !” longtemps visible à l’Atrium de Rouen et qui propose au grand public de s’intéresser à son système digestif et de découvrir les recherches en cours sur ce sujet.

 

 

En savoir plus

  • Le site de l’IRIB
  • Le laboratoire ADEN