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Rencontre avec un enseignant-chercheur de l'Université

Magali Sizorn, laboratoire CETAPS

Maîtresse de conférences à l’UFR STAPS, Enseignante-chercheuse du laboratoire CETAPS.

"Il y a beaucoup de façons de vivre son rôle d’enseignant-chercheur. Je suis très attachée à la pédagogie, laquelle enrichit aussi mon activité de recherche. On a un rôle de passeur et de mise en questionnement de nos étudiants, en les accompagnant dans la construction de leur pensée. Mais l’enseignement est aussi une façon de mettre en partage nos connaissances issues de la recherche."

L’université de Rouen Normandie a travaillé avec des étudiantes du master Ingénierie de la Santé, Analyses et Qualité en Bio-Industries, dans le cadre de la gestion de projet, pour valoriser les activités de recherche de trois laboratoires, et les personnes qui les font vivre : ECODIV, Glyco-MEV, CETAPS.

Magali Sizorn est Maîtresse de conférences à l’UFR STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) de l’université de Rouen Normandie depuis 2008. Avant d’y être recrutée, elle y a effectué tout son cursus de formation supérieure. Entrée en STAPS pour devenir professeur d’Éducation Physique et Sportive, elle s’orientera finalement vers la recherche, après la rédaction d’un mémoire de maîtrise sur les transformations du cirque, puis un mémoire de DEA sur les femmes clownes. Se spécialisant progressivement en sociologie et anthropologie des pratiques corporelles artistiques, elle rédige sa thèse sous la direction de Betty Lefevre, en s’intéressant aux trapézistes et à la reconnaissance du cirque comme art.

Après avoir été ATER (Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche) à l’université de Rouen pendant 2 ans, puis conseillère technique en gymnastique en charge de formations BPJEPS, elle devient enseignante-chercheuse titulaire en 2008 à UFR STAPS. Elle enseigne également à l’UFR de Lettres et Sciences humaines, où elle est co-responsable depuis 2011 du master Direction de projets ou d’établissements culturels. Enfin, elle enseigne les pratiques chorégraphiques, notamment au SUAPS dans le cadre d’un atelier de création hebdomadaire.

 

  • Quels sont vos axes de recherches ?

Je travaille sur les pratiques culturelles et artistiques. Mes terrains privilégiés sont le cirque, les arts de la rue et la danse. Ce qui m’intéresse est d’étudier les transformations de toutes ces pratiques artistiques, leurs significations pour les acteurs sociaux, mais aussi comment ces pratiques permettent de comprendre plus généralement des transformations sociales. Je m’intéresse également à la notion d’arts populaires et à ses usages contemporains.

Puis il y a un deuxième volet dans mes activités de recherche qui touche à ce qu’on appelle les pratiques culturelles. Par exemple, j’ai coordonné avec Pascal Roland une équipe de chercheur·e·s et étudiant·e·s pour une enquête portant sur les pratiques culturelles des jeunes, dans le cadre d’une convention de partenariat avec la métropole Rouen Normandie.

 

  • Pourquoi vous avez choisi ce domaine ?

J’ai beaucoup aimé les cours de sociologie quand j’étais étudiante, j’y ai trouvé ce que je n’avais pas trouvé, lycéenne, dans mes cours de philosophie, c’est-à-dire un rapport très fort avec le terrain et les acteurs sociaux. C’était aussi, par la sociologie et l’anthropologie, une façon de continuer à penser des pratiques qui me passionnait avec un autre regard que celui de la praticienne et de la pratiquante. Et j’ai eu la chance de faire des rencontres, avec des enseignants et en particulier avec ma directrice de thèse (Betty Lefèvre), qui m’ont donné envie d’aller plus loin.

 

  • Votre activité physique vous a-t-elle guidé vers votre carrière professionnelle ?

J’ai découvert la pratique de la danse contemporaine à mon arrivée à l’Université en tant qu’étudiante. J’avais choisi cette pratique de spécialité parce qu’elle se rapprochait le plus de la gymnastique rythmique, qui était ma pratique sportive de l’époque. J’ai depuis délaissé la gymnastique au profit des studios de danse et d’une démarche de création. J’anime d’ailleurs un atelier chorégraphique au SUAPS et je programme régulièrement des stages de cirque et de danse, en accueillant des artistes de renom. Cette proximité avec le terrain nourrit mon travail de chercheuse. Finalement, je n’ai jamais quitté les pratiques corporelles artistiques, qui sont aujourd’hui mes « terrains » privilégiés. Je collabore d’ailleurs avec des institutions culturelles (locales ou nationales), dans le cadre de mon métier d’enseignante, mais aussi pour des travaux de recherche.

 

  • Comment percevez-vous le rôle d’enseignante chercheuse ?

Il y a beaucoup de façons de vivre son rôle d’enseignant-chercheur. Je suis très attachée à la pédagogie, laquelle enrichit aussi mon activité de recherche. On a un rôle de passeur et de mise en questionnement de nos étudiants, en les accompagnant dans la construction de leur pensée. Mais l’enseignement est aussi une façon de mettre en partage nos connaissances issues de la recherche.

 

  • Quels conseils donnerez-vous à un étudiant qui voudrait s’orienter vers la recherche ?

Avoir un projet personnel qui lui tient vraiment à cœur. Être curieux, aller sur le terrain, s’intéresser aux travaux des autres, lire et beaucoup se questionner. Puis il faut aussi avoir du caractère. Il faut défendre ses travaux et donc sa vision du monde en quelque sorte. Faire de la recherche c’est aussi s’engager dans des débats théoriques qui sont toujours stimulants.