
Rencontre avec une étudiante de l'Université
Publié le 26 mai 2025
- Présentez-vous !
Je m’appelle Denéza Bolloré, j’ai 21 ans et suis étudiante en L3 droit à l’université de Rouen Normandie. Avant ma Licence de droit, j’ai obtenu un BUT Carrières Juridiques à l’URN. J’ai poursuivi vers une L2 de droit, toujours à Rouen et j’ai choisi de finir ce cursus par une année à l’étranger, au Vietnam, à Hô Chi Minh-Ville. À côté de l’Université, je suis passionnée par la couture et le piano.
- Vous suivez donc votre L3 au Vietnam. Pouvez-vous nous en dire plus ?
J’ai postulé pour un échange universitaire au mois de janvier 2024 pour la rentrée de septembre 2024. J’avais pour ambition de partir seule, je n’avais en tout cas pas d’autres amis proches qui m’accompagnaient dans cette expérience.
- Pourquoi avoir choisi le Vietnam ?
Au moment de mon choix, j’avais l’ambition d’étudier le droit international en Master. Je souhaitais me spécialiser dans la région de l’Asie du Sud-Est. J’avais déjà quelques connaissances, étant originaire d’Indonésie et ayant voyagé dans quelques pays voisins.
Aussi, je souhaitais me confronter à un nouveau défi en choisissant de suivre deux semestres dans un pays très éloigné géographiquement de la France.
- Racontez-nous votre expérience en détails. Quel était votre quotidien ?
Le premier semestre de mon échange a été très difficile car je n’ai pas eu l’occasion de me créer un entourage à Hô Chi Minh-Ville. J’ai été confrontée à l’isolement et la solitude pendant cinq mois avant de rentrer en France pour les vacances. Je souhaite mettre en avant qu’il n’est pas toujours simple de se faire des amis à l’étranger, même si on entend rarement parler de retour d’expérience négatif.
Après avoir longuement hésité à poursuivre cette expérience, mon deuxième semestre s’est passé beaucoup plus sereinement, j’étais mieux entourée, avec l’occasion de voyager en groupe, de suivre un stage en Indonésie dans un cabinet d’avocats, et de prendre part à d’autres expériences.
De manière générale, mon quotidien était rythmé par les cours à l’Université, quelques voyages, des sorties pour profiter du cadre agréable de la ville et des activités diverses, comme du sport.
- Avez-vous pu profiter de la culture vietnamienne ?
J’ai en effet pu profiter de la culture vietnamienne par le biais des voyages et du quotidien. Habiter et avoir ses habitudes dans une ville permet d’être intégré à celle-ci. Je me déplaçais en scooter, mangeais local, profitais de la culture du café…
Malheureusement, malgré les efforts, l’intégration parmi les étudiants vietnamiens de l’Université était assez difficile en raison de la barrière de la langue, ce qui a fortement manqué à l’expérience pour en apprendre plus profondément sur la culture.
- Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?
Je dirais que l’adaptabilité et l’autonomie sont ce que cet échange m’a principalement apporté.
L’adaptabilité, car habiter et communiquer durant toute une année dans un pays dont la langue est drastiquement différente du français demande un effort conséquent. S’adapter à des méthodes pédagogiques différentes de notre université d’origine peut également être difficile, encore plus quand cela est combiné à la barrière de la langue.
L’autonomie, car vivre à l’autre bout du monde suggère de savoir se débrouiller presque entièrement seul et trouver des solutions pour des problèmes du quotidien dans une langue différente. Par exemple, trouver une location de scooter, réparer une valise, gérer les problèmes médicaux en cas de maladie ou passer outre les problèmes de logement… Un jour mon scooter a été embarqué pour problème de stationnement et ce n’était pas si facile de le récupérer auprès de la police qui ne me comprenait pas, et que je ne comprenais pas. Ajouté à cela, nos proches ne peuvent pas nous soutenir physiquement et le décalage horaire crée également une barrière.
- Conseillerez-vous cette aventure de la L3 à l’étranger ?
En fonction du cursus que vous souhaitez poursuivre, c’est une expérience très intéressante. Par exemple, dans le cas où vous souhaitez poursuivre vos études dans le droit international.
Cependant, en droit, si vous souhaitez faire cette expérience pour des raisons différentes de la poursuite d’étude (améliorer votre anglais, tester une nouvelle expérience sans que cela ait une cohérence directe avec votre futur parcours), je conseillerais de partir au deuxième semestre de la L3 afin que ça n’affecte pas trop vos résultats en Master.
En ce qui concerne l’aspect personnel, c’est une expérience évidemment hors du commun et très enrichissante dont vous sortirez grandi. J’insiste sur le fait que ça peut être très difficile mentalement notamment pour un pays lointain qui ne vous donne pas l’occasion de rentrer régulièrement, mais c’est une expérience qui forge le caractère et vous rendra capable d’affronter toutes les difficultés !