Yvana Amevagie & Bertrand Fleury, étudiants à l’UFR Santé

• Présentez-vous ! Qui êtes-vous, quelles études suivez-vous ?

Yvana Amegavie : Je m’appelle Yvana Amegavie, je suis en troisième année de médecine cette année et ça se passe très bien. J’apprécie ce que je fais.

Bertrand Fleury : Moi, c’est Bertrand Fleury. Je suis en quatrième année de médecine, donc la première année d’externat. Et dans le pôle, nous avons aussi deux autres personnes Salma qui est en quatrième année avec moi et Daria, qui est en troisième année avec Yvana.

• Vous faites partie du pôle Remise des Diplômes de l’Association Corporative des Étudiants en Médecine de Rouen. Parlez-nous un peu de cette association.

BF : La Corpo c’est l’association qui gère un peu toute la vie étudiante, l’organisation des voyages, mais aussi la défense des droits étudiants. Nous, au sein de ce groupe, on s’occupe spécifiquement de la remise des diplômes des sixième années, pour les externes qui deviennent internes.

YA : La Corpo a fait des recherches pour trouver de nouvelles personnes qui puissent s’occuper de la remise des diplômes tout au long de l’année. On traite différentes choses comme la recherche de partenariats. Notre pôle fonctionne en majorité grâce à eux, avec des assurances, des banques.

BF : On a tout un travail qui vise à conserver les partenariats des années précédentes, c’est à dire de continuer à nouer les liens avec les partenaires et à les rencontrer régulièrement. Mais cette année, on avait envie d’innover et de faire plus de choses, ce qui nécessite de trouver plus de partenaires. Et par conséquent, on s’est intéressé à ce qui n’avait jamais été fait avant, c’est-à-dire se tourner vers les instances publiques. On a le département de l’Eure, la région Normandie, l’agglomération du Havre et le CHU qui nous rejoignent cette année et qui nous apportent un soutien énorme.

• Depuis quand participez-vous à l’organisation de cet événement ?

BF : Nous avons commencé en aidant le jour J lors de la cérémonie de l’année dernière. Ça nous a permis de voir comment les choses se passaient et de pouvoir ensuite reprendre le flambeau. Ça fait un an pile que nous sommes dessus. On reste souvent un an, puis après on fait autre chose.

YA : Ensuite on passe la main. C’est très lourd à organiser, surtout en tant qu’étudiant et bénévole. Il faut vraiment être organisé, sinon on s’y perd et ça devient insurmontable.

• Dans quelques jours, le 7 octobre, c’est le grand jour, celui de la remise des diplômes. Pouvez-vous nous en dire plus ?

YA : Le jour J, nous accueillons les futurs internes, ceux qui ont passé les ECN (Épreuves Classantes Nationales), c’est-à-dire, le concours national pour devenir médecin. Nous les accueillons avec le doyen, la vice doyenne, les partenaires et d’autres professeurs de la faculté. Nous les installons dans l’amphithéâtre dans lequel se déroule la cérémonie et où le doyen fait un discours, ainsi qu’un représentant du conseil de l’ordre des médecins. Ensuite, tout au long de la cérémonie, nous les appelons un à un… ce qui est très long… pour leur remettre les diplômes et également les féliciter d’avoir réussi leur concours. Puis il y a un petit apéritif dînatoire organisé par un traiteur, que nous finançons également, et des groupes de musique pour mettre l’ambiance pendant la soirée.

BF : Il y aussi le parrain de promotion qui joue un rôle important en faisant un discours. Cette année, c’est Édouard Philippe. Et puis il y aura 250 diplômés, mais nous accueillons 750 personnes parce que chaque étudiant a le droit d’inviter deux personnes. Donc ça fait beaucoup de monde.

• Pourquoi ce sont des étudiants de troisième ou quatrième année de médecine qui viennent remettre les diplômes à leurs ainés ?

BF : Dans beaucoup d’universités, ce sont les facultés qui organisent la cérémonie de remise des diplômes, mais du coup c‘est souvent assez succinct. Ils viennent dans l’amphi, on leur donne leur diplôme, « bravo ! » et puis ils repartent. À Rouen, le pôle remise de diplôme existe depuis 2017. Elle s’est investie là-dedans dans l’idée de vraiment rendre la cérémonie un peu plus dynamique et sympa. L’université n’a pas forcément le temps de s’occuper de tout ça. Il faudrait vraiment des personnes à plein temps pour organiser ça, vu le temps qu’on y passe à quatre.

• Concrètement, en quoi consiste l’organisation d’un tel événement ?

BF : Au début, quand on a repris le pôle, le premier point c’était d’abord vraiment de rencontrer les partenaires pour savoir vraiment ce qui se qui leur avait plu, ce qui ne leur avait pas plu, savoir s’ils voulaient s’engager l’année suivante. Ça nous a donné une première ligne d’horizon et permis de savoir si on devait chercher et trouver d’autres partenaires. Jusqu’à mars, on a quasiment fait que ça. Après, il y a eu tout l’aspect graphique de la cérémonie avec les logos. On a eu la chance de se faire assister par un graphiste professionnel qui a accepté de nous aider, celui du CHU. On a fait plusieurs réunions de travail avec lui. On préparait nos idées, on lui montrait. Ensuite, ils nous a proposé une quinzaine de logos pour qu’on puisse choisir. Et enfin, il y a la partie logistique avec la création des goodies, réfléchir à la décoration, contacter un photographe, contacter un traiteur. Le jour J, nous sommes un peu maîtres de cérémonie. On gère les entrées, les temps du discours.

YA : Il y a aussi les autres membres de la Corpo qui viennent nous aider parce qu’à seulement quatre, ce n’est pas très faisable.

• Qu’est-ce que vous allez tirer de cette expérience ?

BF : C’est super enrichissant !  On apprend à faire plein de choses d’un point de vue gestion, management, trésorerie, gérer le budget qu’on nous alloue et aussi rencontrer les instances. C’est beaucoup de l’administratif, mais qui sera forcément hyper utile pour la suite de notre vie. Peu importe le métier qu’on fera, on s’en servira toujours.

YA : C’est toujours plaisant, quand on arrive le jour J, de voir que les internes apprécient d’avoir une cérémonie qui leur permet de voir le bout du tunnel et les met à l’honneur. Ils sont reconnaissants et nous remercient pour l’organisation. Même avant que la cérémonie ne commence.

BF : Les études de médecine sont longues et difficiles. On commence par un concours. Après, on a deux années où c’est un tout petit peu plus calme, mais après on rentre dans l’externat, on est en stage, il faut qu’on révise, qu’on prépare un concours national. C’est stressant. Donc pouvoir fêter ça de la bonne manière, je trouve que c’est quand même quelque chose qui est important.

• À côté de ça, est-ce inspirant de voir ses futurs pairs et de se dire que dans quelques années ça sera votre tour ?

YA : L’an passé, j’ai trouvé que c’était inspirant, surtout quand ils ont reçu leurs résultats. Ils étaient fiers d’avoir réussi et d’être allés jusqu’au bout. De voir qu’il y a leur nom, plus leur affectation, plus leur spécialité, ça donne envie d’arriver à ce moment-là. On espère que lorsqu’on sera en sixième année, on aura le droit à la même chose, avec aussi une cérémonie pour concrétiser un peu notre travail et les sacrifices.

BF : Il y a plein d’étudiants à Rouen qui finissent super bien classés, qui arrivent à avoir ce qu’ils veulent, qui sont super contents et c’est quand même une fierté.