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Quand les sciences sortent des laboratoires

Après deux ans d’absence, le festival international Pint of Science était de retour à Rouen, du 19 au 21 mai, avec une édition qui a rencontré un vif succès. Près de 300 spectateurs ont assisté aux soirées scientifiques proposées dans cinq bars du centre-ville.

Organisé dans plus de 50 villes françaises, Pint of Science permet de rencontrer des chercheurs et chercheuses dans une ambiance décontractée et chaleureuse, loin des salles de conférence classiques. À Rouen, l’événement a pu avoir lieu grâce à la mobilisation de Marie Guionie et Pierre Cochelin, porteurs du projet, et d’une équipe de bénévoles, composée majoritairement de doctorantes et de jeunes chercheurs. L’université de Rouen Normandie a accompagné l’initiative, ce qui a de permis de concrétiser des partenariats avec Science Action Normandie, l’INSA Rouen Normandie et le cinéma l’Omnia, dont l’engagement commun a contribué à faire rayonner la culture scientifique auprès du public rouennais.

3 jours et 11 soirées pour une science plus vivante

Pendant trois soirées consécutives, onze événements ont été proposés dans cinq lieux partenaires : le 3 Pièces Muzik’Club, le Bar des Fleurs, L’Écuyer, Le Ma-Kao Bar, mais aussi l’Atrium, centre culturel scientifique technique et industriel rouennais. Chaque soir, deux intervenants ont présenté leurs recherches devant 30 à 40 personnes dans un format court et accessible, suivi d’un temps d’échange.

Quatre thématiques étaient à l’honneur cette année :

  • Des atomes aux galaxies (physique, chimie, astrophysique),
  • Notre corps (biologie, santé),
  • Planète Terre (écologie, zoologie, évolution),
  • Star Tech (intelligence artificielle, numérique, technologies).

Les soirées étaient rythmées par des quiz scientifiques interactifs, où le public pouvait gagner des lots (t-shirts, places de cinéma, ouvrages de vulgarisation). Un format simple et efficace pour stimuler la curiosité et favoriser les échanges.

« IA et santé », une soirée captivante

Le 21 mai, le bar Ma-Kao a par exemple accueilli la soirée sur le thème IA et santé : comprendre le corps et lire l’esprit. La première intervenante, Zoé Lambert, maîtresse de conférences à l’UFR Sciences et techniques et membre du laboratoire LITIS, a présenté ses travaux sur la reconnaissance automatique d’organes dans les images médicales. Une approche innovante de l’IA appliquée à la détection des risques liés aux tumeurs du poumon.

Sa présentation a suscité un vif intérêt, avec un public intéressé qui n’a pas hésité à la questionner durant toute la pause.

Florian Yger, également membre du LITIS, a ensuite pris la relève et abordé les interfaces cerveau-ordinateur pour présenter ses travaux sur les dispositifs permettant de piloter une prothèse par la pensée. Les échanges ont été particulièrement riches et enthousiastes.

Portrait de bénévole : Delphine Vergoz, une chimiste pour la médiation

Delphine Vergoz est attachée temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) à l’IUT de Rouen. Chercheuse en chimie analytique à l’Institut CARMeN, elle a découvert Pint of Science via un appel à bénévoles relayé par son UMR (unité mixte de recherche).

C’est tout simplement par un e-mail que j’ai vu passer l’appel aux bénévoles, relayé par l’UMR. J’ai tout de suite eu envie de m’impliquer. L’idée de transmettre, de partager ce qu’on fait dans les labos et de rendre la science accessible à tous m’a immédiatement parlé.

Habituée à présenter ses travaux dans un cadre académique, Delphine Vergoz cherchait une nouvelle expérience. À Pint of Science, elle a choisi de coordonner l’une des trois soirées consacrées à la chimie, en lien avec ses compétences.

J’avais déjà eu l’occasion de parler de mon parcours, notamment avec les Cordées de la Réussite. En thèse, nous sommes formés à présenter nos travaux. Mais cette fois, j’avais envie de découvrir l’envers du décor : organiser l’événement, trouver les intervenants, démarcher les bars, gérer le planning, l’accueil… C’est très intéressant, et surtout, c’est une aventure collective vraiment enrichissante.

Elle évoque avec enthousiasme les réunions préparatoires dès novembre, les échanges entre bénévoles et les multiples tâches à gérer.

On ne se rend pas toujours compte du travail que cela demande. Mais quand tout prend forme, quand on voit les intervenants captiver la salle, et que le public vient te dire qu’il a appris des choses, c’est hyper gratifiant.

Delphine ne nous a pas caché son envie de participer de nouveau à l’événement et elle insiste sur l’accessibilité du festival.

Ce qui est génial, c’est que tout le monde peut venir, même sans bagage scientifique, car tout est vulgarisé.  On prend un verre, on écoute, on discute. Au pire, on aura juste bu un verre, passé un moment sympa en écoutant quelqu’un parler. Au mieux, on aura appris des trucs, augmenté sa curiosité et on sera ressorti avec des nouvelles connaissances.

Elle retiendra surtout l’impact sur le public.

Je crois que ce que j’ai le plus aimé, c’est entendre les personnes sortir de la salle en disant : « Ce soir, j’ai appris des trucs ». Je crois que c’est ma plus grande récompense.

Un événement à suivre et à soutenir

Pint of Science Rouen 2025 aura prouvé qu’il est possible de faire dialoguer le monde académique et le grand public dans un cadre détendu, mais rigoureux. L’université de Rouen Normandie se réjouit déjà de pouvoir accompagner ses jeunes chercheurs et chercheuses dans ces démarches de diffusion de la culture scientifique au plus près des publics pour les prochaines éditions.

Date de publication : 28/05/25