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Rencontre avec un étudiant de l'Université

Mathis Piprel, étudiant entrepreneur

IUT de Rouen

« Le dispositif « Mon stage, ma start-up » me permet d'être financé comme un stagiaire par la région Normandie tout en travaillant sur mon propre projet. »

Publié le 18 juin 2025

  • Présentez-vous !

Je m’appelle Mathis Piprel, et je suis étudiant entrepreneur à l’université de Rouen Normandie. Je suis en BUT métier du multimédia et de l’Internet à l’IUT de Rouen, sur le campus d’Elbeuf. J’ai 20 ans et j’ai commencé assez jeune à faire du travail dans le numérique, la programmation, la 3D, le montage vidéo. J’ai voulu créer un récit qui mélange toutes mes compétences, où tout est fait par ma main, comme un artisan du numérique. C’est ainsi qu’est né mon projet professionnel qui se nomme Forsaken et sur lequel je fais mon stage actuellement.

 

  • Pourquoi avoir choisir le cursus MMI ?

Les métiers du multimédia et de l’Internet sont des études assez diversifiées. Nous y apprenons la programmation, le graphisme, l’animation, la photographie, la vidéo, un peu de stratégie de communication. Le but est vraiment que les étudiants soient le plus libre et ressortent avec le plus de compétences possibles pour pouvoir travailler soit dans une entreprise en étant assez polyvalent ou soit à leur propre compte en ayant assez de compétences pour pouvoir s’en sortir les premières années.

J’ai fait ce choix car déjà avant mes études, je travaillais déjà sur beaucoup de choses différentes dans la technologie numérique. Je compose ma propre musique, je suis programmeur, animateur 2D et 3D. Les seules études dans ma région qui faisaient tout cela en même temps, c’était le BUT MMI de l’URN.

 

  • Vous faites actuellement un stage un peu inhabituel. Parlez-en nous !

La Région Normandie a mis en place un dispositif qui s’appelle « Mon stage, ma start-up ». Il est porté par Normandie incubation et se fait lien avec Pépite Normandie.  C’est ce qui me permet d’être financé comme un stagiaire par la région Normandie tout en travaillant sur mon propre projet. Pour bénéficier du dispositif « Mon stage, ma start-up », il faut avoir un projet innovant et arriver à le vendre de la bonne manière.

Mon projet s’appelle Forsaken et c’est un ensemble de récits interactifs mêlant animation et musique adaptative. Il y a une musique qui s’adapte aux actions du lecteur pour parler d’écologie et de désinformation de manière ludique. Le but est de mettre ces récits sur un site web. Je veux pouvoir parler de tous ces sujets en jouant un peu sur la carte de l’énigme. Quand nous arrivons sur le site web, cela va être à nous de découvrir l’histoire en fonction des éléments, des décors, des textes. Cela va être à nous de devoir démêler le vrai du faux entre chaque épisode. Car le site fonctionne en épisodes qui sont interconnectés. Le lecteur devient actif, une sorte d’archéologue qui doit découvrir la vérité face à un monde détruit par les catastrophes naturelles et écologiques.

Ce projet, je travaille dessus depuis 10 ans. J’étais très jeune, j’avais 10 ans. J’ai commencé à développer mes compétences en musique, en animation pour un jour pouvoir travailler dessus. Officiellement, par rapport à Pépite Normandie, cela doit faire 3 ans. J’ai commencé à la fin du lycée. Et mon entreprise, je l’ai montée il y a seulement quelques mois. L’objectif est que le site web et le premier épisode sortent pour décembre de l’année prochaine.

 

  • Concrètement, comment cela se passe-t-il ? Vous avez fait une convention avec vous-même ?

Non, cela se fait avec les organismes partenaires du projet. Il y a une convention qui est signée entre 5 personnes différentes, par 5 institutions différentes. Mais à côté, je suis complètement libre. Je mène mon projet comme je l’entends.

 

  • Pourquoi avoir pris cette décision ?

J’ai envie de travailler sur mon projet. Et j’ai fait le calcul en fonction de mon âge, de la rémunération du stage. Et je me suis rendu compte qu’à 21 ans, je serais mieux payé qu’à 20 ans. Donc, autant profiter de mon stage maintenant, au sein de ma propre structure. Par la suite, il y a les alternances, or, on ne peut pas faire d’alternance dans sa propre entreprise. Mais cette entreprise, je compte bien la garder toute ma vie, même à 60 ans.

 

  • Comment vous avez découvert que vous pouviez faire le stage dans votre propre entreprise ? Et le recommandez-vous à d’autres étudiants ?

Pépite Normandie fait des web conférences, dont une sur le thème « Mon stage, ma start-up ». C’est comme cela que j’ai découvert que je pouvais faire un stage de quatre mois, rémunéré.

Je conseille ce dispositif à toute personne qui aurait envie de se découvrir, tout en conservant une certaine réserve. Nous sommes vraiment livrés à nous-mêmes. Il faut avoir quand même une certaine motivation et être assez strict. Quand on travaille seul chez soi, on peut avoir la tentation de ne plus rien faire.