Fabien Bitu, maître de conférences en psychologie

Publié le 3 décembre 2025

• Présentez-vous ! Quel est votre rôle au sein de l’université de Rouen Normandie ?

Je m’appelle Fabien Bitu, et je suis maître de conférences en psychologie à l’université de Rouen Normandie depuis un peu plus de deux ans. Je dépends de l’IUT d’Évreux pour l’enseignement et du laboratoire CRFDP (Centre de recherches sur les fonctionnements et dysfonctionnements psychologiques) sur le campus de Mont Saint Aignan pour la recherche.

Avant mon arrivée en tant que maître de conférences à l’URN, j’ai réalisé une thèse à l’université de Caen et j’ai fait mes premiers pas en tant qu’ATER à l’université d’Amiens en 2021 puis de Rouen en 2022. Je m’intéresse à la place des écrans dans le développement des enfants, mais aussi au développement de la créativité en école inclusive, sujet d’intérêt qui s’est transformé en projet de recherche au sein de l’alliance INGENIUM.

Je me suis rapidement investi dans cette alliance d’universités à mon arrivée à l’Université en 2023, d’abord au travers de deux projets de recherche européens, puis d’un co-encadrement de thèse avec une partenaire INGENIUM, et plus récemment en tant que chargé de mission pour le champ Humanités, Culture, et Sociétés.

• Qu’est-ce qui vous a poussé à répondre à cet appel à projet dans le cadre de l’ANR INGENIUM ?

J’ai toujours eu un goût prononcé pour la collaboration internationale. J’ai toujours trouvé ces échanges extrêmement enrichissants, aussi bien sur le plan scientifique que sur le plan humain. Echanger sur des aspects scientifiques, ou sur les pratiques et techniques de recherche avec des collègues internationaux m’apporte un environnement particulièrement stimulant et formateur.

Pour un jeune chercheur, ces opportunités sont essentielles car elles permettent de développer de nouvelles compétences, d’élargir sa vision de la recherche et de s’investir dans des projets ambitieux en collaborant autant avec d’autres jeunes chercheurs que de chercheurs plus expérimentés qui nous apportent des conseils avisés.

• Le projet CREFSIN, déposé lors du dernier appel à projets, a été retenu. Pourriez-vous nous en dire davantage ? Quels en sont les objectifs et pourquoi ce projet trouve-t-il particulièrement sa place à l’échelle européenne ?

Le projet CREFSIN (pour Creativity and Executive Function in Sensorimotor context for Inclusion) vise à explorer les compétences créatives d’enfants à besoins éducatifs particuliers, ainsi que leurs liens avec la cognition, la sensorialité et la motricité. L’objectif scientifique est de mieux comprendre comment la créativité, une compétence clé du 21^e siècle, se manifeste et se développe à l’école chez ces enfants, afin de mieux la soutenir et la favoriser, mais aussi afin de mieux comprendre comment elle pourrait servir de levier au développement d’autres compétences.

Au-delà de la dimension purement scientifique, le projet porte également une ambition structurelle : constituer un véritable consortium européen de recherche consacré à la créativité en école inclusive. Il s’inscrit ainsi pleinement dans une dynamique européenne qui vise à promouvoir le bien-être, l’inclusion et une éducation de qualité pour tous les enfants.

Le projet permet aussi d’ouvrir le dialogue sur les différentes conceptions de l’école inclusive et de la place de la créativité dans ces écoles de plusieurs pays européens, en accordant une place à la parole des enseignants et enfants de ces écoles.

C’est finalement cet ensemble d’enjeux communs et complémentaires, sur une toile de fond marquée par l’interculturalité, qui fait la pertinence du projet à l’échelle européenne.

• Comment s’est construite la mise en réseau avec les collègues et les universités partenaires de l’alliance INGENIUM ?

La mise en réseau a commencé de manière assez simple : j’ai d’abord recherché des partenaires potentiels via la plateforme Connect (une plateforme développée par INGENIUM permettant de trouver d’autres chercheurs sur la base de mots clés renvoyant à leurs recherches publiées). Après avoir identifié plusieurs collègues avec des thématiques communes, j’ai pris contact par email puis nous avons rapidement organisé des rencontres en visioconférence. Ces échanges nous ont permis de discuter de nos travaux respectifs et de constater très vite que nous partagions un terrain d’intérêt commun.

Le processus a également été facilité par le fait que certains partenaires se connaissaient déjà. Cela a permis d’établir plus rapidement un climat chaleureux et de poser les bases de collaborations solides, ce qui a grandement contribué à la mise en place de nos différents projets.

• Quels conseils donneriez-vous à des collègues qui aimeraient tenter l’aventure projet de recherche ANR INGENIUM ?

Je ne peux qu’encourager les collègues à se lancer dans cette aventure internationale. Avant de m’investir dans INGENIUM, j’avais moi-même trois appréhensions : le flou administratif (surtout pour un jeune chercheur), le temps d’investissement qu’un tel projet pourrait demander, et bien sûr, la barrière de la langue.

Sur le plan linguistique, j’ai rapidement compris que ce n’était jamais un véritable obstacle. Tous les partenaires maîtrisent plus ou moins bien l’anglais, mais nous arrivons toujours à nous comprendre et à échanger dans la bienveillance.

Concernant le temps d’investissement, il faut garder en tête qu’il n’y a rien à perdre, et tout à y gagner. Répondre à ce type d’appel apporte toujours quelque chose, qu’il s’agisse de nouvelles collaborations, de nouvelles idées de recherche, ou simplement une ouverture formatrice sur l’international

Enfin, pour ceux qui se sentiraient perdus face aux démarches ou à l’administratif, le pôle INGENIUM m’a apporté un soutien constant et réactif, avec une réponse à toutes mes questions, me permettant d’avancer sereinement.