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Chloé Blanc, étudiante preneuse de notes

UFR Lettres et sciences humaines

« Au-delà des compétences, c’est aussi une expérience humaine enrichissante. On ne se contente pas d’envoyer des notes : on construit une relation de confiance, on est une présence régulière sur qui l’autre peut compter. »

Publié le 22 septembre 2025

 

  • Présentez-vous !

Je m’appelle Chloé Blanc, je suis actuellement étudiante en première année de Master LEA, spécialité Webmarketing et E-commerce à l’université de Rouen Normandie. J’ai auparavant suivi une Licence LEA dans cette même université.

 

  • Vous êtes également preneuse de notes à l’université de Rouen Normandie. En quoi consiste ce rôle ?

Ce rôle est encadré par l’Espace Handicap et consiste avant tout à transmettre chaque semaine les prises de notes des cours à un ou plusieurs étudiants de la promotion qui ne peuvent pas les prendre eux-mêmes. L’objectif est de leur permettre de suivre leur scolarité dans les meilleures conditions.

Concrètement, il s’agit d’assister aux cours, de prendre des notes claires et structurées, puis de les transmettre par voie numérique. Il y a également un suivi administratif : des fiches doivent être remplies et transmises à l’Espace Handicap pour justifier du travail effectué (nombre d’heures effectuées).

Il faut savoir que selon les situations, un étudiant en situation de handicap peut avoir un preneur de notes attitré pour tous ses cours, ou bien plusieurs preneurs différents selon les matières et les emplois du temps. Quand c’est possible, les emplois du temps sont aménagés pour faciliter la mise en place du dispositif.

 

  • Comment avez-vous découvert ce dispositif de l’Université ? Et pourquoi avoir choisi de vous engager dans cette mission ?

J’ai découvert ce dispositif grâce à un mail envoyé sur la messagerie interne de l’Université par l’Espace Handicap, qui encourageait les étudiants à devenir preneurs de notes. Peu de temps après avoir sympathisé avec une camarade de promotion, elle m’a proposé de devenir sa preneuse de notes.  Je me suis donc inscrite sur la liste des volontaires et ai réalisé un cours d’essai. Comme cela fut concluant, j’ai pu lui transmettre mes notes régulièrement au fil de l’année.

Au-delà de la demande, j’ai vu cette mission comme une occasion de prendre des responsabilités et de m’impliquer activement dans la vie de ma promotion. J’aime aider mes camarades et savoir que mes notes, déjà structurées et claires par habitude, peuvent faciliter la vie de quelqu’un. Cela ne représentait pas une charge supplémentaire pour moi, mais plutôt une manière d’apporter un vrai soutien.

Ce rôle m’a aussi permis de créer des liens forts : ce n’est pas seulement « transmettre des notes », c’est aussi être une présence régulière, un relais de confiance, et parfois même une amie. Cela donne encore plus de sens à l’engagement, car on sait que l’on a un impact concret, humain et positif dans le quotidien de quelqu’un.

 

  • Parlez-nous de votre expérience. Comment se déroule une journée type en tant que preneur de notes ?

Une journée type de preneuse de notes ressemble beaucoup à celle d’une étudiante classique. J’assiste aux cours comme tout le monde, puisque nous étions dans la même promotion, ce qui facilitait l’organisation. Nos emplois du temps concordaient, ce qui rendait le suivi beaucoup plus fluide.

Sur place, je prends mes notes de manière structurée et claire, comme je le fais habituellement. Ensuite, sur des temps de pause ou le soir, je relis mes prises de notes, je corrige d’éventuelles erreurs et je reformule certaines phrases pour qu’elles soient plus compréhensibles et synthétiques. Chaque semaine, j’envoie mes notes propres par mail à l’étudiante concernée.

Au-delà de la transmission, il m’arrivait aussi de l’aider à mieux comprendre certains passages de cours : reformuler des phrases si elles n’étaient pas claires pour elle, ou répondre à ses questions lorsqu’un point n’avait pas été bien assimilé. C’était donc à la fois un travail d’organisation personnelle et un rôle de soutien, où je pouvais être un relais pour assurer une meilleure compréhension des cours.

 

  • Qu’est-ce que cette expérience vous apporte au quotidien ?

Être preneuse de notes m’a apporté beaucoup plus que je ne l’imaginais au départ. Bien sûr, j’ai gagné en rigueur, en organisation et en clarté dans mes prises de notes, mais surtout j’ai développé des compétences relationnelles précieuses. Cette expérience m’a appris à m’adapter à quelqu’un d’autre, à réfléchir à la manière dont mes notes pouvaient être réellement utiles à la personne qui en dépendait, et donc à communiquer de manière plus précise et accessible.

Mais au-delà des compétences, c’est aussi une expérience humaine enrichissante. On ne se contente pas d’envoyer des notes : on construit une relation de confiance, on est une présence régulière sur qui l’autre peut compter. Dans mon cas, cela a même permis de créer une vraie amitié. J’ai aimé sentir que je pouvais avoir un impact concret sur le quotidien de quelqu’un, en réduisant son stress et en rendant son parcours plus fluide. C’est gratifiant de se dire que l’on contribue, à son échelle, à rendre l’université plus inclusive et bienveillante.

 

  • Que diriez-vous à un étudiant qui envisage de devenir preneur de notes ?

Je lui dirais de ne pas hésiter. Être preneur de notes n’est pas une charge supplémentaire : on suit ses cours normalement et on partage ensuite son travail. En retour, on participe directement à l’égalité des chances, ce qui donne beaucoup de sens à ce que l’on fait à l’université.

C’est aussi une expérience valorisante : elle montre un engagement concret, que ce soit pour son CV ou pour ses futures expériences professionnelles. Mais surtout, c’est gratifiant sur le plan humain : on sait que grâce à nous, un camarade peut suivre ses études dans de meilleures conditions.

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