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Rencontre avec un ancien stagiaire du DAEU

Victoria Poutoire, diplômée du DAEU B

Diplôme d'Accès aux Études Universitaires (DAEU), option scientifique (B)

"C’est cette hétérogénéité qui rend le DAEU unique par la richesse des rencontres et des échanges qui ont lieu."

  • Présentez-vous (précisez quel DAEU vous avez obtenu et en quelle année).

Je m’appelle Victoria POUTOIRE et je suis âgée de 28 ans. Mariée, j’habite à Fauville-En-Caux en Seine Maritime et je suis mère de quatre enfants âgés entre sept et deux ans.

J’ai obtenu mon DAEU B en juin 2020 avec la mention très bien.

  • Quel a été votre parcours avant le DAEU ?

Mes motivations étaient très différentes il y a dix ans. J’ai très tôt eu une passion pour les métiers de l’esthétique et je me suis investie dès mes seize ans à ma professionnalisation dans plusieurs salons d’esthétique grâce à des contrats d’alternance. Cependant, malgré l’obtention de mon Brevet Professionnel et quatre années d’apprentissage, je n’ai pas réussi à trouver ma place dans ce milieu. De manière générale, le manque de considération à mon égard par mes patrons m’a poussé à progressivement quitter ce monde pour me recentrer sur moi-même. Il s’agissait ici de ne pas considérer cela comme un échec mais plutôt comme une force qui accroît ma force de conviction.

Ensuite, durant une période de cinq ans, j’ai pu m’épanouir en tant que mère de famille de quatre enfants, tout en forgeant mes capacités de gestion et d’organisation avec le mode de vie que cela imposait. En voyant mes enfants grandir, je laissais naturellement mûrir l’idée de reprendre un jour une vie professionnelle.

Ce jour est arrivé en 2019 où je décide de passer mon DAEU.

  • Qu’avez-vous pensé de cette formation ? (organisation, équipe pédagogique…) 

Il s’agit d’un diplôme équivalent au BAC qui permet comme son nom l’indique de pouvoir s’inscrire ensuite en études supérieures. Les parcours des candidats sont très hétérogènes et cela rend la tâche très difficile pour les enseignants qui doivent adapter leur formation pour tout le monde. Cependant, c’est également cette hétérogénéité qui rend le DAEU unique par la richesse des rencontres et des échanges qui ont lieu.

Les horaires des formations étaient uniquement l’après-midi et/ou le soir, laissant certains, toujours sous contrat, travailler le matin. Le format est donc parfaitement adapté à chacun des profils présents.

  • À titre personnel, que vous a apporté le DAEU ? Avez-vous rencontré des difficultés ?

La marche était très haute au début et il a fallu tenir très rapidement un rythme pour l’organisation à la maison. Mes enfants ne me rendaient pas la tâche facile et j’ai sacrifié beaucoup de temps où j’aurais pu être avec eux pour pouvoir travailler.

Outre les matières scientifiques générales qui me plaisaient, je rencontre toujours aujourd’hui des difficultés en anglais.

Enfin, la crise sanitaire a forcé une réorganisation complète de cette fin d’année scolaire, où l’organisation et la discipline étaient indispensables pour réussir. Cela m’a apporté à la fois beaucoup de rigueur et de méthode dans mon travail.

  • Depuis l’obtention de ce diplôme, quel a été votre parcours ?

Grâce à mes bons résultats, j’ai pu m’inscrire en DUT GTE (Génie Thermique et Energie) à Mont Saint Aignan. Aujourd’hui en deuxième année, je me sens à ma place dans cette formation et j’y trouve une grande satisfaction malgré la charge de travail présente. Ma motivation est intacte et mes bons résultats me confirment mes capacités à progresser et à réussir. Avec le recul apporté par les matières abordées, je projette mon avenir vers des postes en bureau d’études. Si mes résultats le permettent, je souhaiterai continuer en école d’ingénieur pour accéder à des métiers plus variés avec des évolutions professionnelles plus grandes. Le domaine du nucléaire m’intéresse particulièrement car celui-ci est très intéressant d’un point de vue technique mais la demande y est également très forte.

  • Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un souhaitant s’inscrire au DAEU ?

Reprendre ses études demande beaucoup de motivation, d’organisation et de persévérance. J’ai plusieurs fois pensé à arrêter à cause de la fatigue et des sacrifices que cela implique. C’est pourquoi il faut toujours s’accrocher à ses objectifs pour que cela nous motive continuellement à avancer.

Enfin, dans son entourage, il ne faut se fier qu’aux personnes qui vous soutiennent et ne pas écouter celles pleines de préjugés sur votre passé. Soyez convaincu que si d’autres personnes atteignent leurs objectifs, pourquoi pas vous ? Aujourd’hui je ne regrette en rien les sacrifices que j’ai dû faire pour cette réorientation quand je vois tout ce que cela m’a apporté. Soyez clair sur vos ambitions et rien ne pourra vous arrêter.