Léa Mairaville, doctorante au laboratoire IDEES

Léa Mairaville revient des 10 jours d’INGENIUM qui se sont déroulés à l’université de Crète. 

Publié 10 juin 2025

• Présentez-vous ! Quel est votre rôle au sein de l’université de Rouen Normandie ?

Je m’appelle Léa Mairaville et je suis doctorante en 3e année au laboratoire IDEES UMR CNRS 6266. J’appartiens à l’école doctorale HSRT (Homme, Sociétés, Risques, Territoire).

• Sur quel(s) sujet(s) portent vos recherches et votre thèse de doctorat ?

Je travaille sur la basse vallée de la Seine, sur des petites vallées affluentes. Mon travail consiste à étudier les paysages du passé et comprendre leur mise en place en fonction des facteurs climatiques ou anthropiques.

• Donnez-vous des cours à côté de votre doctorat ?

Je n’ai pas de mission d’enseignement, mais je donne quelques fois des cours ponctuels comme en Master gestion de l’environnement, écologie et gestion des écosystèmes terrestres en décembre dernier ou des cours de laboratoire (manipulation et analyses) aux étudiants de licence en géographie.

• Récemment vous avez organisé un important colloque sur l’archéométrie. Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?

Ce grand colloque d’archéométrie a été l’occasion pour moi de voir « l’envers du décor » : j’ai pu participer à la préparation des thèmes et sessions, au travail de relecture et également la partie technique de la création d’un site internet, ou même de l’accueil sur place. C’était une expérience très enrichissante pour ma vie de doctorante et ça m’a permis de développer de nouvelles compétences.

• Vous revenez également de plusieurs jours en Crète à l’occasion des 10 jours d’INGENIUM. Parlez-nous de cette expérience.

Les 10 jours d’INGENIUM sont l’occasion de se rendre dans l’une des neuf  universités partenaires de l’URN et de travailler sur un sujet au cours de la semaine. Lors de la Senior Summer School à l’université de Crète, nous avons travaillé sur le thème « From Surface Earth to Space » (de la surface de la Terre à l’espace). Ce sujet me parlait particulièrement car je retrouve des applications dans ma thèse, comme les satellites que j’utilise pour avoir des images aériennes à hautes définition.

Pendant la semaine en Crète, nous avons donc assisté à différents cours et nous avons aussi eu la chance de visiter une station météorologique et un observatoire astronomique ! Nous avons vu en direct les mesures… nous étions au cœur de la science et des questions sur le changement climatique.

• Sur place vous avez également vécu un tremblement de terre. Vous qui êtes géologue, comment l’avez-vous vécu ?

Grâce aux recommandations de l’université de Rouen Normandie, je m’étais inscrite sur le fil d’Ariane, le site du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères, et j’étais déjà au courant qu’il pouvait y avoir des séismes en Crète. En me réveillant en sursaut à cause du bruit de ma porte qui claquait dans son encadrement, j’ai assez vite réalisé que nous étions en train d’en vivre un. Même si j’ai fait des études de géologie, la théorie sur les séismes, notamment sur les ondes, ne m’avait pas assez préparée à le ressentir. Mes réflexes n’étaient pas assez aiguisés et j’ai trop hésité à savoir si je devais aller dehors ou pas, sachant que je voyais l’immeuble d’en face, avec des gens qui avaient l’air bien calmes. Dans l’action cela semble une éternité mais cela n’a duré finalement que quelques secondes. Le temps de réfléchir, à 6h20 du matin, et c’était déjà fini. Toutefois, ces études de géologie m’ont quand même permis de me préparer en cas de répliques, que nous n’avons pas eu, et de rester lucide au moment présent.

• Qu’est-ce que cette expérience des 10 jours d’INGENIUM vous a apporté ?

Au-delà des cours, ces 10 jours d’INGENIUM m’ont permis de rencontrer de nouvelles personnes à travers toute l’Europe, leur culture et leurs langues. Nous avons eu la chance de découvrir la culture crétoise, ses repas, ses danses et ses paysages incroyables. Au final, j’en ressors avec un beau sentiment d’appartenance européen, je pense que nous devons rester unis et notre humanité dépasse toutes les langues et les frontières ! La recherche et la science sont les moteurs d’un monde que j’espère plus agréable pour tous et toutes.