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Rencontre avec un enseignant-chercheur de l'Université

Jean-Claude Mollet, laboratoire Glyco-MEV

Directeur du laboratoire Glyco-MEV, titulaire d'une HDR ( Habilitation à Diriger les Recherches )

« L’insertion professionnelle de nos étudiants diplômés (masters et doctorants) dans le public ou le privé est une grande fierté pour tout enseignant-chercheur et directeur de thèse. »

L’université de Rouen Normandie a travaillé avec des étudiantes du master Ingénierie de la Santé, Analyses et Qualité en Bio-Industries, dans le cadre de la gestion de projet, pour valoriser les activités de recherche de trois laboratoires, et les personnes qui les font vivre : ECODIV, Glyco-MEV, CETAPS.

Recruté en 2007, Jean-Claude Mollet a su s’intégrer en tant que Professeur à l’université de Rouen Normandie jusqu’à devenir directeur du laboratoire Glyco-MEV en janvier 2018.

À la suite d’un cursus à l’université de Lille, Jean-Claude Mollet a effectué une thèse sur une algue rouge dont le constituant majeur de la paroi, l’agar, est utilisé en industrie agro-alimentaire et biotechnologie, en culture in vitro de plantes et bactériologie. Soutenue en 1993, il obtient son titre de docteur en étant Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche (ATER) à la faculté des Sciences de l’université de Limoges.

Après avoir tenté sa chance auprès d’entreprises, il saisit l’opportunité d’effectuer deux post-doctorats aux États-Unis à l’université technologique du Michigan puis à l’université de Californie à Riverside. Ses travaux ont porté sur deux algues carraghénophytes, des microalgues impliquées dans la formation de biofilms sur la coque des bateaux et la reproduction des plantes à fleurs. Ces travaux étaient financés par l’entreprise Food Marine Colloids, l’US Navy et la National Science Foundation.

Enrichi professionnellement et humainement, il est recruté en 2003 en tant que Maître de conférences à l’université d’Artois en travaillant sur la bio-valorisation des polysaccharides pour la fabrication de bioplastiques.

En 2006, il décroche le plus haut diplôme universitaire : l’Habilitation à Diriger les Recherches (HDR) permettant d’encadrer des doctorants et d’être qualifié pour postuler à un poste de professeur à l’université de Rouen Normandie.

  • Sur quelles thématiques portent vos recherches ?

« Depuis 2007, je travaille sur la reproduction des plantes et je suis co-responsable d’un des trois axes du laboratoire Glyco-MEV avec Arnaud Lehner. Cet axe porte sur les glycomolécules et leurs rôles dans la croissance cellulaire des plantes avec pour modèle principal le tube pollinique.

Les approches sont multidisciplinaires et utilisent la génomique fonctionnelle (utilisation de mutants pour déterminer la fonction d’un gène), la pharmacologie (traitement avec des molécules dont les cibles sont connues pour perturber un mécanisme cellulaire) ainsi que la biochimie (étude des polysaccharides). Ces approches nécessitent des outils tels que l’imagerie cellulaire (Plateforme PRIMACEN) et la protéomique (Plateforme PISSARO). »

« Ma place au sein du laboratoire Glyco-MEV… »

En tant que laboratoire spécialisé dans la glycobiologie végétale, Glyco-MEV dispose d’un rayonnement international avec des sollicitations venant du Chili, des États-Unis, du Danemark, de la Suisse, du Portugal et des pays d’Afrique (Algérie, Tunisie, Afrique du Sud).
De ce fait, Jean-Claude Mollet s’inscrit dans plusieurs réseaux de recherche ; à l’échelle locale la Structure Fédérative de Recherche Normandie Végétal (NORVEGE) en tant que membre du comité scientifique.

À l’échelle nationale, il fait partie du Réseau Français des Parois, du réseau LIN ainsi que du Réseau Mixte Technologique BESTIM : stimuler la santé de la plante dans des systèmes agroécologiques.

À l’échelle nationale et internationale, il est également membre de sociétés savantes telles que la Société Française de Biologie Végétale (SFBV), l’American Society of Plant Biologist (ASPB) depuis 2000, ainsi que l’International Association of Sexual Plant Reproduction Research (IASPRR).

Le laboratoire est membre du Carnot I2C –Innovation Chimie Carnot, porte d’entrée unique vers les industriels. Cela les amène à collaborer régulièrement avec des entreprises dont les problématiques sont en lien avec les plantes.

De manière constante, il travaille avec le Centre Mondial de l’Innovation (CMI) de Roullier, Algaia et occasionnellement avec d’autres entreprises comme D’aucy.

  • Pourquoi travaillez-vous dans la recherche universitaire et non privée ?

« Dans les années 90, les docteurs avaient mauvaise presse dans les entreprises, ce qui a changé depuis et heureusement. C’est pour cela que je me suis dirigé vers la recherche académique. Aujourd’hui, cette mentalité a changé. En effet, sur les cinq dernières années, 27 doctorants ont été diplômés au laboratoire et 10 ont été recrutés dans les industries cosmétiques, biotechnologiques, de biofertilisation et pharmaceutiques. L’insertion professionnelle de nos étudiants diplômés (masters et doctorants) dans le public ou le privé est une grande fierté pour tout enseignant-chercheur et directeur de thèse. »

« La recherche universitaire présente des défis et difficultés au quotidien… »

« Le défi le plus important est la gestion du temps car en réalité j’ai trois casquettes : l’enseignement, la recherche et l’administratif.

En effet, la charge d’enseignement est importante puisqu’il est obligatoire de faire 192 heures alors que dans d’autres pays 45 heures suffisent. D’autre part, l’aspect financier représente un frein car le temps passé à trouver des financements éloigne de la paillasse. En tant que directeur du laboratoire Glyco-MEV, la part administrative est multipliée du fait de ma présence requise aux différents comités et conseils. »

  • À partir de quel moment allez-vous considérer votre carrière comme accomplie ?

« Alors disons que je ne suis plus tout jeune… Je vais dire lorsque j’aurai le prix Nobel de Chimie ! Je plaisante bien sûr !

Je suis globalement satisfait de ma situation professionnelle actuelle. Je suis fier des jolis papiers publiés dans des journaux à fort facteur d’impact lors de mes post-doctorats et depuis mon arrivée à l’université de Rouen Normandie. Je suis actuellement PR1 (Professeur de 1ère Classe), si je dois vraiment trouver un nouvel accomplissement personnel à ma carrière, je dirai de passer PREX (Professeur de Classe Exceptionnelle) qui est la classe la plus élevée dans la carrière de professeur à l’Université. »