C’est la matière qui pense. Pour une philosophie de l’édition

La collection

La collection « De code et de plomb » a pour ambition de proposer un lieu d’exploration des approches médiatiques, écraniques, techniques ou éditoriales de la culture numérique inscrite. Cela ne concerne pas seulement les dispositifs techniques de l’écriture à l’écran, mais également les conditions concrètes d’émergence de la pensée. Par sa communauté internationale, elle est également un espace de dialogue interdisciplinaire. Arrimée à la Chaire d’excellence en édition numérique (CEEN) de l’université de Rouen Normandie, cette nouvelle collection des PURH utilise le Pressoir (outil développé par la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques) pour produire ses livres.

L’ouvrage

La pensée n’est pas le produit de l’esprit humain, mais une émanation de la matière. En se basant sur un cadre théorique néomatérialiste et posthumaniste, cet ouvrage explore comment le sens émerge des interactions matérielles, des formats, des outils, des pratiques éditoriales. Il remet en question les distinctions entre théorie et pratique, élite et subalternes, et met en lumière le rôle essentiel des « petites mains » dans la production du savoir. Dans ce cadre, l’édition n’est plus une simple pratique, mais devient une théorie à part entière, un lieu où la matière révèle sa force de production du sens. Cette approche invite à reconsidérer le sens du texte comme lieu d’apparition du sens et, à partir de là, à se questionner radicalement sur ce qu’est un être humain.

L’auteur et le traducteur

Philosophe et spécialiste d’édition numérique, Marcello Vitali-Rosati développe une réflexion philosophique sur ce que devient le monde à l’ère des technologies numériques. À partir de l’étude et de la pratique du code, il analyse la manière dont les algorithmes, les formats, les logiciels et les plateformes redéfinissent les notions d’humain, d’identité, de connaissance ou de littérature. Il est l’auteur, notamment, de : Éloge du bug : être libre à l’ère numérique (La Découverte, collection « Zones », 2024), Les éditions critiques numériques : entre tradition et changement de paradigme (avec Robert Alessi, Presses de l’université de Montréal, « Parcours numériques ») et L’édition à l’ère du numérique (avec Benoît Epron, La Découverte, « Repères », 2018).

• C’est la matière qui pense. Pour une philosophie de l’édition, de Marcello Vitali-Rosati, coll. « De code et de plomb », PURH, 90 p., 11 €, ISBN : 979-10-240-1886-7, ISSN en cours.

Version en ligne enrichie : https://ceen.univ-rouen.fr/matiere-marcello/

Quand l’enfance rencontre l’histoire. Imaginaires, représentations et savoirs

L’ouvrage

Qu’apprend-on de l’histoire en jouant aux Playmobil ou en découvrant au goûter les vignettes du chocolat Poulain ? Jusqu’où la littérature jeunesse peut-elle dire les violences de l’histoire ? Des jeux de société aux châteaux forts, en passant par la lanterne magique, l’objectif de cet ouvrage collectif est d’examiner l’histoire transmise aux enfants en dehors de l’école, à travers les jeux, les divertissements, les livres. Les auteurs explorent la diversité des ingénieries du passé à destination des enfants sondant aussi bien des dimensions matérielles de ces productions culturelles, que de leurs dimensions idéologiques, économiques et symboliques.

Le directeur et la directrice de publication

Emmanuelle Fantin est maîtresse de conférences au Celsa Sorbonne-Université et chercheuse au GRIPIC. Ses travaux portent sur les médiations ordinaires, institutionnelles et marchandes de la mémoire et de l’histoire, et sur les formes contemporaines de la nostalgie. Elle s’intéresse aussi aux dispositifs d’exposition et de spectacularisation des animaux du XIX^e siècle à nos jours. Elle a codirigé l’ouvrage Nostalgies contemporaines. Médias, cultures et technologies (Presses universitaires du Septentrion, 2021) et Paris, capitale médiatique. Ville et presse au XIX^e siècle (Presses universitaires de Vincennes, 2022). Elle a récemment publié Le Livre dont Jean Baudrillard est le héros, ouvrage de recherche-création coécrit avec Camille Zéhenne et préfacé par Edgar Morin (Éditions MF).

Julien Tassel est maître de conférences au Celsa Sorbonne-Université et chercheur au GRIPIC. Il étudie particulièrement comment le passé – à travers l’histoire, la mémoire et le patrimoine – s’inscrit et se manifeste dans les dynamiques de communication organisationnelle. Il a co-dirigé deux numéros de Sociologies pratiques aux Presses de Sciences Po (Histoire, mémoire et passé au cœur des organisations, 2014, avec François Granier et Religion et travail. Explorations par la sociologie contemporaine, 2019, avec Claire de Galembert), et un numéro de MEI explorant les médiations du culinaire (Gastronomie et communication, 2021, avec Camille Brachet). Ses recherches actuelles s’orientent vers l’analyse des médiations et médiatisations du genre dans la sphère managériale.

• Quand l’enfance rencontre l’histoire. Imaginaires, représentations et savoirs, sous la direction d’Emmanuel Fantin et Julien Tassel, coll. « Littérature de jeunesse et histoire », PURH, 256 p., 18 €, ISBN : 979-10-240-1852-2, ISSN : 2727-6848.

Spectacles du crime féminin en Europe. Théâtre, musique, cinéma

L’ouvrage

Pourquoi donner corps et voix aux femmes criminelles et criminalisées sur les scènes et les écrans, quand leurs agissements, leurs mots, leur assurance triomphante ou leur souffrance menacent les bonnes mœurs et un équilibre social reposant sur les inégalités de genre ? Quel plaisir trouble et puissant éprouve le spectateur à voir et écouter ces femmes, à les admirer, à souffrir ou jubiler avec elles que tout semble condamner ? Accompagnant la réévaluation par les sciences humaines de la violence des femmes, cet ouvrage interroge les effets émotionnels et esthétiques de la spectacularisation du crime féminin et la production, à travers sa mise en scène, de figures de femmes « fortes ».

Les directrices de publication

Ariane Ferry est professeure des universités en littérature comparée à l’université de Rouen Normandie. Dans une perspective mythocritique, elle étudie, de l’Antiquité à la période contemporaine, les reconfigurations des mythes gréco-romains et historico-légendaires au théâtre, dans le roman et au cinéma. Tout en travaillant sur les mythes littéraires d’Amphitryon, d’Hamlet ou d’Œdipe, elle s’intéresse plus particulièrement aux figures mythiques féminines (Penthésilée, Hélène, Antigone et Médée). Elle porte, avec Sandra Provini, le projet « La Force des femmes, hier et aujourd’hui » (Figures et personnages de criminelles. Des histoires tragiques au roman policier, PURH, 2023).

Judith le Blanc est maîtresse de conférences en littérature et arts à l’université de Rouen Normandie. Elle est l’autrice d’Avatars d’opéras. Parodies et circulation des airs chantés sur les scènes parisiennes (Classiques Garnier, 2014). Elle a codirigé avec Claudine Poulouin, Fontenelle et l’opéra : rayonnement et métamorphoses (PURH, 2021). Elle est membre du comité de rédaction de Théâtre/Public pour laquelle elle a récemment codirigé les dossiers « Musique ! » et « Baroque au présent ».

Gwénaëlle Le Gras, professeure des universités en études cinématographiques et audiovisuelles à l’université Bordeaux Montaigne, est spécialiste des Star Studies et des approches culturelles du cinéma français classique et contemporain (représentation et réception). Elle codirige avec Thomas Pillard la revue Genre en séries : cinéma, télévision, média.

• Spectacles du crime féminin en Europe. Théâtre, musique, cinéma, sous la direction d’Ariane Ferry, Judith le Blanc et Gwénaëlle Le Gras, coll. « Genre à lire… et à penser », PURH, 470 p., 21 €, ISBN : 979-10-240-1883-6, ISSN : 2274-0651

Héraldique et Papauté. Moyen Âge-Temps modernes, volume 2

L’ouvrage

Ce recueil évoque d’abord des pontifes en particulier. Les papes de la Renaissance, Léon X et Jules III, offrent l’exemple de l’héraldique dans le livre, manuscrit ou imprimé. Au XVII^e siècle, on remarque son succès érudit sous Urbain VIII, son exploitation romaine pour Innocent X ou bolonaise pour Alexandre VII. Au XVIII^e siècle, Piranèse se distingue, dédiant un cycle de frontispices à Clément XIII et décorant la villa des chevaliers de Malte. Ce qui permet d’ouvrir le second volet du recueil, portant sur l’usage monumental du blason. Il est analysé dans ses débuts, puis en ses divers lieux, de la collégiale de Castelnau-Bretenoux aux entrées des légats à Avignon, de l’église Sainte-Prisca sur l’Aventin à la basilique Saint-Pierre de Rome, pour finir par les palais de cette même ville, de Clément VIII à Clément X.

Le directeur de publication

Yvan Loskoutoff, agrégé de l’université, est professeur de littérature française des XVI^e et XVII^e siècles à l’université Le Havre Normandie. Il est membre du GRIC (Groupe de recherche identités et cultures, université du Havre), de l’Académie des Jeux floraux et de la Société des antiquaires de Londres. Il a publié cinq livres (sur la mode des contes de fées et la dévotion à l’Enfant Jésus, sur l’héraldique chez le père Le Moyne, sur la propagande du cardinal Mazarin, et sur la symbolique des papes Sixte-Quint et Grégoire XIII). Il a aussi publié aux PURH une dizaine d’actes de colloques (héraldique et numismatique, héraldique et papauté, Mazarin, Rome et l’Italie et l’histoire métallique de Louis XIV).

• Héraldique et Papauté. Moyen Âge-Temps modernes, volume 2, sous la direction d’Yvan Loskoutoff, PURH, 326 p., 24 €, ISBN : 979-10-240-1855-3.

European Studies in Sports History, volume 16

Le volume

Ce seizième opus traite de thématiques diverses : la création de la Fédération internationale du sport universitaire pendant la guerre froide, la relation qu’entretient la ville de São Paulo avec le sport à travers la revue A Gazeta, le sport dans les publications communistes de l’entre-deux-guerres en Grèce, l’histoire d’Anne d’Almeida, grande basketteuse française, et la création d’un district olympique à Varsovie durant l’entre-deux-guerres.

La revue

La revue scientifique European Studies in Sports History émane du CESH (Comité européen pour l’histoire du sport). En accord avec les principes du comité, la revue a pour but la publication et la diffusion de connaissances scientifiques sur l’histoire du sport, tant au niveau local que national, européen et international. Chaque numéro, varia ou bien thématique, livre des articles dans les principales langues européennes, ainsi qu’une rubrique d’actualités et des comptes rendus de lecture.

• European Studies in Sports History, volume 16, PURH, 142 p., 25 €, ISBN : 979-10-240-1872-0, ISSN : 1999-8589.

Penser l’éducation, n° 55

Le numéro

Sept articles abordent aussi bien de nouvelles pistes d’enseignement universitaire, que les courants de la discipline « philosophie », la dextérité et l’expression de soi en école maternelle dans les années 1970-1980, l’éducation culturelle et artistique en Belgique, la philosophie kantienne, celle de Bergson ou encore celle de Frelat-Kahn. Cet opus propose une nouvelle rubrique, prenant la forme d’un entretien, qui vient compléter celle consacrée aux fonds du Musée national de l’éducation, « Penser l’éducation ailleurs » : cette interview de Noah De Lissovoy, professeur à l’université du Texas à Austin, interroge la pédagogie critique aux États-Unis.

• Penser l’éducation, n° 55, PURH, 200 p., 26 €, ISBN : 979-10-240-1867-6, ISSN : 1253-1006.

Penser l’éducation, n^o 56, numéro thématique, Penser les crises en éducation et en formation

Le numéro

Les auteurs sont partis du constat que le terme de « crise » est très souvent employé par les responsables politiques et de nombreux auteurs, dont les exemples sont criants dans la littérature spécialisée ou dans la presse grand public. Le mot s’est banalisé dans le langage courant et devient une source à fort potentiel anxiogène. Le numéro revient sur la manière dont la crise a été perçue et appréhendée par différents espaces et divers moments de l’histoire des idées pédagogiques. Il s’inscrit dans le prolongement d’un séminaire de recherche, organisé au centre hospitalier Sainte-Anne à Paris en 2019, et d’un colloque international qui s’est tenu à l’université Paris-Est Créteil en 2022. En fin d’ouvrage, la rubrique traditionnelle des fonds du MUNAÉ s’attarde sur la prochaine exposition du musée, Enfance et alcools : normes, éducation, prévention.

La revue

Penser l’éducation est une revue scientifique internationale à comité de lecture, bisannuelle, varia ou thématique, adossée au laboratoire CIRNEF de l’université de Rouen Normandie. Elle existe depuis 1996 et s’inscrit dans le champ spécifique qui croise la philosophie de l’éducation et l’histoire des idées pédagogiques. Traditionnellement, ces deux aspects sont reliés et relèvent de la philosophie de l’éducation. Penser l’éducation n’est pas un titre anodin, il porte une injonction et une promesse, en ces temps de mutation, il s’agit de (re)penser l’éducation dans ses principes, ses finalités, ses valeurs, ses pratiques et leurs conséquences, à nouveaux frais.

• Penser l’éducation, n^o 56, numéro thématique, Penser les crises en éducation et en formation, coordonné par Laurent Gutierrez et Sébastien-Akira Alix, PURH, 184 p., 26 €, ISBN : 979-10-240-1890-4, ISSN : 1253-1006.